Travaillons-nous pour vivre, ou vivons-nous pour travailler?
Vous a-t-on déjà parlé d’un collègue qui, au dépens de soi, de sa santé, de sa famille et de son accomplissement personnel a investi tellement de sa personne au bon fonctionnement des entreprises, s’est vu, en fin de compte, licencier ou « mis au placard » après des années d’engagement?
La plupart d’entre nous connaissons le mal-être moderne au travail, à travers l’environnement familial ou amical, dans les médias, sur les réseaux sociaux. Les spécialistes du travail et des psychologues tirent, et ce depuis des années, la sonnette d’alarme quant à l’augmentation spectaculaire des souffrances psychologiques liées au travail.
De quels types de souffrances psychologiques s’agit-il?
Il y a tout d’abord le burn-out. Il s’agit concrètement d’un aboutissement final du stress et de l’épuisement psychique et physique. Les métiers les plus touchés sont les médecins, les aides-soignants, les agriculteurs, les enseignants, les chefs d’entreprise, les professions libérales et les cadres.
En France, selon différentes études, on compte entre 300 000 et 500 000 le nombre de français concernés par le burn-out. « Santé Publique France » estime qu’environ 2 % des salariés ont une souffrance psychique en lien avec le travail.
Déjà en 2019, 17% des salariés ont déclaré avoir déjà vécu un syndrome du burn-out et le nombre de cas ne cesse d’augmenter, puisqu’il a doublé en 2021, atteignant 2 millions de personnes.
On parle également du brown-out caractérisé par une baisse de tension psychique qui se manifeste par un désinvestissent face à l’absurdité des tâches à accomplir. Les premiers signes d’alerte sont en général la hausse de demandes pour les bilans de compétences, le nombre croissant de reconversions professionnelles, les démissions. Ces signes témoignent généralement de la volonté des salariés de trouver du sens à ce qu’ils font.
Et enfin le bore-out qui se traduit par l’épuisement professionnel par ennui, souvent comparé à la mise au placard. C’est l’absence des tâches signifiantes à accomplir. Près de deux tiers des français s’ennuis au travail. D’après une étude récente, 63 % des Français s’ennuient au travail et 28 % le jugent même « très ennuyeux».
Près de la moitié des salariés français estiment que leur entreprise ne prend pas suffisamment en compte la détresse psychologique au travail.
Pour la santé physique et morale les conséquences sont graves:
Des conséquences physiologiques : ce sont, en premier lieu, les maladies cardiovasculaires et, en second lieu, certains troubles musculosquelettiques ;
Des conséquences psychiques avec la dépression qui peut aboutir au suicide ;
Développement des addictions: tabagisme, alcoolisme, stupéfiants qui ont elles-mêmes des conséquences physiologiques.
La souffrance et le mal-être au travail contribuent également à l’augmentation du stress négatif.
Lorsque les entreprises font lutte contre le stress au travail et promeut le bien-être comme stratégie majeure de leur politique
Avec recul, ces entreprises connaissent un impact positif, que ce soit sur l’environnement général au sein de leur organisation que ce soit sur le plan financier.
Selon l’Institut Français de Veille Sanitaire, chaque euro dépensé pour prévenir le stress négatif et promouvoir la qualité de vie au travail permet à l’entreprise d’éviter d’en perdre 3 voire 5€ ! Donc il revient beaucoup plus cher à l’entreprise de gérer la crise que de mettre en place les moyens de la prévenir.
Le professeur de l’Ecole de management de Normandie, Monsieur Lavissière, écrit :
“Le principe est simple : plus un employé est heureux au travail, plus il est productif. DRH, dirigeants, si vous souhaitez améliorer la performance de votre organisation, cherchez donc à améliorer la satisfaction de vos collaborateurs”.
Quelles solutions pour améliorer la vie quotidienne au travail?
Manager, diriger c’est bien sûr avoir une bonne connaissance du fonctionnement du cerveau humain, de la psychologie et des comportements.
Être disponible, à l’écoute, motiver, avoir confiance, responsabiliser, rendre autonome et veiller au bien-être de chacun jouent un rôle fondamental dans l’établissement de bonnes et durables relations entre toutes les parties prenantes et la réputation de l’entreprise.
La bienveillance ne se résulte pas seulement dans les paroles, mais dans les actes. Il sera intéressant de proposer aux collaborateurs et sur le temps de travail de réels avantages et compensations. Au-delà du salaire, le bien-être passe par les services que l’entreprise peut mettre en place :
- Offrir des séances de coaching de développement de soi
- Organiser des conférences sur des sujets divers et variés en invitant des intervenants experts
- Proposer des formations différenciantes et enrichissantes en savoirs
- Investir dans une garderie, une salle de sport et de relaxation
C’est aussi organiser différemment les journées de travail en apportant de la flexibilité dans les horaires, le télétravail, aménager le temps des réunions.
La communication doit aussi être au centre des préoccupations des dirigeants. Communiquer, c’est l’art de faire passer ses idées avec assertivité et s’adapter au profil de la personne et cela s’apprend.
Chaque individu est différent dans sa logique, sa façon de faire, d’agir et de se sentir. Les connaissances en neurosciences aident à déterminer la façon que nous travaillons et communiquons avec les autres.
Le constat est sans appel : malgré les alertes émises par les professionnels de santé, l’augmentation de l’absentéisme, la perte de sens et de repères dans ce que font les gens les choses ne semblent pas s’améliorer.
Aujourd’hui nous sommes dotés de toutes les connaissances utiles pour faire évoluer les mentalités et changer les habitudes du passé: créer de vraie structure humaine et des environnements de travail où se fait sentir la liberté, des rapports d’égalité et une qualité de vie pour qui rime avec épanouissement personnel et professionnel.
“La folie, c’est faire la même chose encore et encore et s’attendre à des résultats différents” Albert Einstein.
Ce qui compte de plus en plus pour les salariés, c’est plaisir d’être là, en étant moins stressé négativement pour laisser place à la productivité et à des relations plus fluides.
Aujourd’hui les entreprises doivent déployer leurs efforts vers une nouvelle génération tournée vers l’avenir, les autres et la coopération.