Voici 2 éclairages tout à fait intéressants que je souhaite partager avec vous pour mieux comprendre ce qu’est l’intuition:
Les chercheurs du Riken Brain Science Institute à Tokyo ont observé le cerveau des joueurs de shogi (jeu japonais qui s’approche des échecs). Ils ont découvert que le joueur qui « intuite » active 2 zones impliquées dans la cartographie et la mémoire. Dr. Christophe Haag en a déduit que l’intuition a 2 moteurs :
- Le 1e moteur lié à l’expertise se met en route lorsqu’on se retrouve dans une situation très connue. Mais, quand l’expertise est en panne, que l’on se retrouve dans une situation inédite…
- Le 2e moteur lié à la mémoire (souvent émotionnelle) se met en marche. Il fouille alors à toute vitesse dans les souvenirs personnels à la recherche d’un événement assez proche en termes de contexte de la situation qui est vécue présentement.
« L’intuition est une forme d’intelligence qui s’adapte très vite à un environnement mouvant »
Daniel Goleman, psychologue américain parle de 2 « routes cérébrales » :
- La « route haute » qui passe par des systèmes neuraux travaillant étape par étape et avec effort.
- La « route basse », un circuit qui opère à notre insu, automatiquement et sans effort, à une vitesse incroyable.
Schématiquement, « la route basse » emprunte des circuits neuronaux qui traversent le tronc cérébral, l’amygdale et d’autres structures telles que:
- Le cortex cingulaire antérieur (qui a des fonctions telles que l’anticipation, la prise de décision, l’empathie et l’émotion),
- Le cortex ventromédian (impliqué dans la traitement du risque et la peur),
- Le cortex orbitofrontal (qui entre en jeu dans le processus de décision.On parle alors de la « 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑖𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 ».
Pour le philosophe allemand Arthur Schopenhauer (1788-1860), l’intuition est la marque de fabrique de toutes les œuvres de génie. Le physicien théoricien américain Albert Einstein (1879-1955) la définit comme une « sensation au bout du doigt ». Enfin pour le philosophe allemand Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844-1900), la réflexion est le paillasson de l’intuition. “Eurêka !” a crié Archimède au IIIe. siècle av. J.C., en sautant de son bain. Il courut dans Syracuse en clamant sa découverte du principe de l’hydrostatique.
D’après le psychologue américain Gary Klein, 9 décisions sur 10 sont prises sur une base intuitive !
82 prix Nobel sur 93 ont reconnu que leurs découvertes avaient été faites grâce à l’intuition.
53,6 % des chefs d’entreprise admettent prendre ainsi leurs décisions.