La culture générale, les oeuvres d’art, à quoi servent-ils?
Connaître et apprendre à décoder un tableau, un film, une symphonie, un grand roman permet de changer de perspective, d’apprendre à chercher de nouveaux éclairages pour analyser et décrypter les situations.
Une oeuvre d’art, c’est de l’information avec un code spécifique (mots, sons, couleur, etc.), qui nous permet d’être amène (e) au plus haut niveau de la qualité dans un domaine, car elle est un condensé de vie. Solon Picasso, c’est une métaphore du réel : « L’art est un mensonge qui dit la vérité ».
Grace à son code et sa structure, une oeuvre d’art révèle des logiques qui peuvent éclairer nos vies. Une fois décryptée, l’œuvre peut devenir un modèle, au sens scientifique du terme, c’est-à-dire le moyen de comprendre la réalité.
L’intelligence de l’art s’avère opératoire dans la vie. Hitchcock ou Shakespeare nous donnent de bien meilleures leçons de vigilance pour progresser dans l’intelligence des situations où se mêlent pouvoir, autorité, passions, manipulations. Le regard des grands artistes créateurs nous aident à développer le coup d’œil dans nos décisions, la finesse d’écoute et de regard dont nous avons besoin pour nos décisions et actions.
Pour le jeu de la vie, ce ne sont pas les chiffres qui nous aident. Ils éclairent la route, certes, mais ne peuvent conduire à notre place. La culture générale, comme information, permet quatre choses:
1. La différenciation, c’est-à-dire de nous aider à développement des nuances.
2. L’Intégration pour créer des correspondances et des comparaisons.
3. La hiérarchisation, car tout ne se vaut pas en art La complexité des grands chefs d’œuvres nous l’affirme.
4. Développement du jugement et de la puissance cognitive
Tous les progrès scientifiques ou techniques, contrairement aux apparences, relèvent des réalités faibles et transitoires, en perpétuelle évolution, alors que les chefs d’œuvre de l’opéra, l’art dans tous les domaines, représentent des réalités fortes : Grotte de Lascaux, Parthénon d’Athènes, Chapelle Sixtine, Beethoven, Mozart, Shakespeare, Tolstoï, etc.
L’initiation à la complexité par le décodage culturel est une des clefs pour développer la clairvoyance de tout individu. Une oeuvre d’art nous permet de s’entraîner sur un support de plaisir pour notre cerveau à constituer avec l’accroissement de notre discernement, une véritable banque des données des signaux cachés et nous amener sur la voie de l’art de lire entre les lignes.
Plus les individus sont cultivés, plus ils peuvent décoder le sens du monde qui les entourent et plus ils auront confiance en eux.
Un bon salarié, est un salarié cultivé
Sources: Le Monde, 1998
On ne quitte jamais vraiment les bancs de l’école. Les salles de classe sont devenues des salles de réunion, les amphithéâtres d’immenses espaces ouverts… L’entreprise est peuplée d’anciens camarades de classe, d’anciens élèves devenus des collaborateurs. Malgré les années, sont-ils restés les mêmes ?
Peut-on deviner, derrière le costume impeccable d’un jeune cadre dynamique et souriant, l’ombre d’un élève doué à l’oral, charismatique, mais un peu tapageur ? Mieux : une discussion lors d’un déjeuner permet-elle de deviner les bulletins de notes de chacun des convives ? Des notes catastrophiques en histoire-géographie ou en littérature par exemple.
Même plusieurs décennies après l’école et les études supérieures, l’élève que nous étions ferait parfois surface, par le biais d’une valeur sûre : la culture générale ! L’efficacité au travail est une chose. Mais votre capacité à discuter de certains sujets – qui n’ont rien à voir avec le travail – et à la manière dont vous ne parlez devant un public est un indicateur qui joue aussi sur votre crédibilité. C’est inévitable ! Et les entreprises l’ont bien compris.
L’indice « culture G » des collaborateurs est désormais un enjeu essentiel dans un monde où tout n’est qu’apparence en communication. Comment un commercial convaincu que Beethoven est un chien peut-il être crédible auprès de ses clients ? Si un salarié n’a jamais eu besoin de passer de rattrapage pour obtenir un diplôme – et c’est tant mieux pour lui -, il peut fort heureusement passer des rattrapages en culture générale ! « La culture générale est un atout pour n’importe quel collaborateur qui s’exprime fréquemment au nom de l’entreprise », analyse Coline Debayle. Fondatrice de la newsletter Artips, dédié au monde de l’art, elle vient de lancer Antisèches, consacrée à la culture générale et destinée aux entreprises – notamment BNP Paribas, EDF, la Sacem – qui l’offrent à leurs collaborateurs. Un coup de pouce utile car « la culture générale ne s’hérite pas, elle se conquiert » (André Malraux).